Description
Située à 6 km à l'ouest de
Blois chef-lieu du Loir-et-Cher, la commune de
Molineuf bénéficie d'une position géographique très favorable. En effet, protégée des nuisances de la ville par
la forêt domaniale de Blois, elle a su conserver un caractère champêtre et une identité fortement ancrée
à la vallée de la Cisse dont elle concentre bien des attraits.
Les
paysages à Molineuf sont fortement structurés par la rivière la Cisse
et par des coteaux boisés qui surplombent la vallée de pentes plus ou
moins abruptes. Plusieurs moulins viennent ponctuer le cours de la
rivière et en renforcer la présence.
La
commune de Molineuf s'étend sur une superficie de 1102
hectares dont la moitié est
couverte par la forêt domaniale de Blois.
Elle compte, à ce
jour 811
habitants (
recensement de 2013) que l'on nomme ici "les Molinotiots".
Voir l'analyse démographique
comparée entre Molineuf-Orchaise et Chambon/Cisse
Voir les fiches de synthèse Population
et Logement
publiées par l'INSEE.
Voir la cartographie des hébergements autour
de Molineuf (Gîtes, chambres d'hôtes, Structure d'accueil de groupe
, Hôtels.
Elle
est rattachée au canton d'Herbault dont la ville chef-lieu est distante
de 10 km et, depuis le 1er janvier 2012, elle est regroupée au sein de la communauté
d'agglomération Agglopolys
composée de 48 communes représentant un total de 107282
habitants (RGP 2011).
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Le Moulin Neuf
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Carte postale des bords de Cisse
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La Mairie
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Profil en travers de la vallée de la Cisse à
Molineuf
Télécharger les
données
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Un peu d'histoire
Jusqu'en 1913, la commune de Molineuf portait le nom de
Saint-Secondin des vignes, nom qu'elle avait déjà perdu au moment de la révolution de 1789.
Saint-Secondin des vignes regroupait alors deux hameaux : le
hameau de Bury le plus important et le hameau de Molineuf.
Mais remontons un peu dans le temps pour connaître un peu mieux le passé
des Molinotiots.
De l'époque préhistorique, il ne subsiste aucune trace qui permet
d'attester de la présence de l'homme à Molineuf en ces temps reculés,
alors que l'on trouve de nombreux indices de sa présence dans certaines
contrées de la vallée de la Cisse. C'est notamment le cas
à Averdon, La Chapelle-Vendômoise et Landes Le Gaulois.
Il nous faut avancer jusqu'au
VIe siècle avant
Jésus-Christ pour
trouver traces de nos ancêtres Molinotiots. En ce temps là, les tribus
Celtes, venues de contrées de l'Est de l'Europe, occupent une grande
partie de l'Europe occidentale. Chez nous, ce sont les Carnutes, peuple
d'agriculteurs et de commerçants, qui s'implantent et vont créer leur
capitale Autricum, l'actuelle Chartres. Les Carnutes seront les premiers à exploiter les riches terres de la
Beauce. La Cisse, seule rivière de Beauce à s'écouler vers la Loire,
constituait pour eux un moyen de passage et de commerce entre les
provinces du nord et celles du sud de la Loire. C'est Jules César qui
mettra un terme à l'hégémonie des Celtes en Gaule. Peu à peu, le
mode de vie et l'organisation sociale des romains transforme la
société Gauloise. On parle dorénavant le roman à
Molineuf, et surtout
on y découvre la vigne qui y est cultivée dès le IVe
siècle.
Dès
le IIIe siècle, les
Francs, peuples germaniques,
envahissent la Gaule qu' ils occuperont presque en totalité à la fin
du IXe siècle. C'est ce peuple qui donnera naissance à la première
dynastie des rois de France, les Mérovingiens,
puis à celle des Carolingiens
dont Charlemagne fut le descendant le plus illustre.
Peu à peu, le catholicisme supplante les anciens cultes druidiques. Au
cours de la période du Moyen-Âge, les moines de l'abbaye de Marmoutier,
fondée en 372 à Tours, vont étendre leur domaine spirituel sur
l'ensemble de la vallée de la Cisse. En 1121,
ils créent à Molineuf le prieuré des Tirons sur une terre donnée par
Geoffroy de Bourreau seigneur de Bury, située sur l'actuelle route de
chambon. Ils vont entreprendre la déforestation d'une partie de la
forêt des Blémars, réputée presque infranchissable, et qui
s'étendait de Blois à Château-Renault. C'est à eux que
l'on doit également l'aménagement du cours de la Cisse et
l'implantation de nombreux moulins à eaux
utilisés pour moudre le blé
venu de Beauce. Il y avait parmi eux un moulin nommé "le moulin neuf" qui, plusieurs siècles plus tard, donnera son nom à
notre village. Au XIIe siècle, les moines de Marmoutier débutent
l'édification de l'église de Saint-Secondin qui sera achevée un
siècle plus tard.
Au XIVe siècle débute, entre le royaume de France de Philippe VI de
Valois et le royaune d'Angleterre d'Henri III, une guerre qui va durer
plus de cent
ans. Vers 1360, le château de Bury
est occupé par les Anglais puis libéré en 1365. Charles V ordonne la
destruction de Bury ainsi que de nombreuses forteresses féodales qui
servaient de refuge aux Anglais.
Pour nos ancêtres Molinotiots, la vie alors était rude et de courte durée.
Beaucoup travaillaient la vigne qui occupait presque tous les coteaux. Quelques uns, les "boisilleurs", travaillent en forêt,
mais tous peinaient d'abord pour le service de leur seigneur. II en
était ainsi au temps de la féodalité.
Puis ce fut au XVIe siècle l'avènement de la
renaissance. Florimond
Robertet, secrétaire du roi et
Trésorier de France, commence en 1511 la construction à Bury de ce qui
deviendra le premier château d'architecture renaissance en France. En
1622, Charles de Rostaing, lointain descendant de Florimond Robertet,
devient propriétaire du château de Bury, rattaché au comté d'Onzain.
Après sa mort, le château de Bury sera peu à peu démantelé, et en
1720, il ne restait pratiquement rien du magnifique château renaissance
de Robertet.
Durant de très nombreuses années, la prospérité des Molinotiots a dépendu
presque exclusivement de la vigne avec, hélas, quelques vicissitudes.
Le XVIIe siècle vit la création à Molineuf des premières closeries
par de riches bourgeois Blésois. Il s'agissait de vignoble au milieu
duquel était érigée une bâtisse servant de cellier et d'habitation.
Si la vigne a disparu depuis à Molineuf, quelques bâtisses existent
encore de nos jours.
L'époque révolutionnaire fut sans doute bien moins troublée à Molineuf que
dans d'autres contrées. Par la plume de l'abbé Polier, curé se
Saint-Secondin de 1762 à 1814, on se contenta de consigner dans les cahiers de
doléances quelques remarques acerbes contre Necker,
ministre des finances de Louis XVI, que l'on jugeait seul responsable des
malheurs et de la disette qui frappait le peuple. On débaptisa le
village pour lui donner le nom de Molineuf. Puis on retourna au travail
de la vigne.
De la guerre de
1870, on garde à Molineuf le témoignage écrit du passage
des troupes de l'armée prussienne qui durant près de trois mois
occupèrent maisons et remises Cette guerre qui devait coûter la
vie à plus de 130 000 Français, a semble-t-il provoqué peu de perte
en vie humaine à Molineuf. Il en fut tout autrement pour la
"grande guerre" de 1914-1918 comme ce fut le cas dans toutes
les villes et tous villages de France. Molineuf qui comptait environ 480
habitants au début de la guerre, perdit 25 hommes dans la force de
l'âge. De la guerre de 1935-1945 qui fit plus de 62 millions de
victimes, le monument aux morts conserve le nom
de sept victimes tuées dans des circonstances diverses.
Ainsi vivaient nos concitoyens, habitants d'un petit village niché au fond de
la vallée de la Cisse.
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